Quelle est la contribution du secteur primaire  au PIB ?

©2010 Ami Vitale America. /Oxfam

L’agriculture, une branche du secteur primaire, est un tournant historique nécessaire à la production. Elle constitue l’un des principaux facteurs du passage de l’homme nomade à l’homme sédentaire dans la période néolithique. Ce changement s’explique par le fait qu’il fallait se fixer en point pour s’assurer de sa survie car les animaux de chasse et les fruits se faisaient rares. C’était la première révolution que l’humanité a connue : la révolution agricole

Des travaux réalisés par les économistes Allan Fisher (the Clash of Progress in Security, 1934) et Colin Clark ont permis de classer le système de production en différents secteurs d’activités. Colin Clark considère comme primaire les activités agricoles, minières, forestières et maritimes, et comme secondaire les activités manufacturières et la construction. Il regroupe toutes les autres activités dans le secteur tertiaire. Ensuite, Jean Fourastié dans son ouvrage intitulé Le grand espoir du XXe siècle (1952) dressa une classification et analysa le rapport inégal entre le progrès technique et les secteurs. Ainsi le niveau du progrès technique est moyen dans le secteur primaire, fort dans le secteur secondaire et faible dans le secteur tertiaire.

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L’agriculture, une branche du secteur primaire, est un tournant historique nécessaire à la production. Elle constitue l’un des principaux facteurs du passage de l’homme nomade à l’homme sédentaire dans la période néolithique. Ce changement s’explique par le fait qu’il fallait se fixer en point pour s’assurer de sa survie car les animaux de chasse et les fruits se faisaient rares. C’était la première révolution que l’humanité a connue : la révolution agricole

Selon la conception moderne, le secteur primaire est défini comme le Secteur d’activité qui regroupe les entreprises exerçant des activités d’extraction des matières premières et des activités productrices de matières non transformées. Le secteur primaire correspond essentiellement aux activités liées à l’exploitation première des ressources naturelles, telles que l’agriculture, l’aquaculture, la pêche, la chasse, l’exploitation des forêts et l’industrie minière.

Selon la Banque mondiale, le secteur agricole est la principale source de revenu (80%) de la population des pays pauvres. Il joue donc un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté, la hausse des revenus et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Selon une étude publiée en 2016 intitulée , les chiffres ont révélé que 65% des travailleurs adultes pauvres des pays démunis dépendent de l’agriculture et, comparés aux autres secteurs, il est deux (2) jusqu’à quatre (4) fois plus efficaces pour augmenter les revenus des pays pauvres. Le secteur agricole est non seulement un outil pour réduire la pauvreté, mais également il est un acteur de croissance car en 2014, l’agriculture représentait un tiers (1/3) du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Le secteur agricole dans l’économie haïtienne:

Depuis 2019 l’économie haïtienne connaît une décroissance continue des produits intérieurs bruts (PIB). Un zoom sur le comportement du secteur primaire dans l’économie haïtienne permettra de mieux comprendre son apport au PIB, notamment pour l’exercice fiscal 2020-2021. Évalué à 40% en 1960, à 35% en 1970 et à 32% en 1985, la contribution du secteur primaire au PIB ne cesse de baisser continuellement pour se situer autour de 19% en 2020 et 18% en 2021

Le secteur agricole constitue un facteur majeur dans l’explication des trois années de croissance négative. Le PIB en 2019 a connu une chute de -1,9% et le secteur agricole s’est incliné au cours de ce dit exercice de -1.8%. En 2020,  lorsque le PIB a chuté de -3,3%, le secteur agricole a connu une baisse à hauteur de -2,4%. En 2021, le secteur agricole a connu sa pire année depuis la dernière décennie, sa contribution (?)  -1,8% de croissance pour l’exercice 2020-2021 est de -4,1%.

La performance des différentes branches sur secteur primaire

Si on s’accentue sur la performance de différentes branches du secteur primaire, on aura une vision plus réaliste de l’apport du secteur agricole dans le PIB. Les branches Agriculture, sylviculture et pêche sont évaluées à 99.473 milliards de gourdes à prix constants, alors qu’en 2020 elles atteignent 103,760 milliards de gourdes contre. Cité par l’Institut Haïtien de Statistique et de l’Informatique, les estimations établies à partir des données quantitatives en provenance du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) et des informations qualitatives fournies par la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), certaines cultures qui se trouvaient déjà en berne se sont encore retrouvées à l’origine du déclin de la production agricole en 2021. 

Parmi les productions des céréales, seule la production de riz a connu un niveau de croissance de 6,1%. Les autres produits céréaliers tels que le maïs et le sorgho ont diminué en moyenne de -12,9% contre -8,5% en 2020. S’ajoutent également les tubercules qui ont chuté de -5,6% contre -1,4% en 2020, 

En ce qui concerne les denrées, à l’exception de l’igname qui s’est bien comporté avec une croissance positive de 21.0%, les autres denrées ont régressé incluant les maraîchères (-5,1%), la banane (-16%), les haricots (-13%), l’orange (-23%). Les autres fruits se sont affaissés en moyenne de -18,3% contre -15,7% en 2020. Par contre, la production des citrus et limes a fait exception avec une hausse de 3,1%, malgré tout, inférieure à celle de 2020 (7,5%). 

Les industries extractives ne sont pas exemptes. En 2020 elles atteignaient 6,813 milliards contre   6,593 milliards pour cet exercice. Ce qui permet de déduire une baisse avec une décroissance de leur valeur ajoutée constante de -3,2% contre -1,0% pour l’exercice précédent. Elles épousent ainsi la tendance baissière affichée par le secteur de la Construction dont elles servent d’intrants.

Comment expliquer la contre performance du secteur primaire?  

Pour une telle contre-performance, l’IHSI a dû énumérer quelques facteurs qui selon lui sont déterminants dans l’orientation des chiffres du secteur primaire. Ce sont surtout :

  • Une perte de productivité due à la dégradation de beaucoup de bassins versants.
  • Des contraintes liées à l’irrigation dans certaines régions à haute intensité agricole.
  • Une insuffisance des investissements dans le secteur.
  • Une réduction des espaces cultivables dues à la prolifération de constructions anarchiques
  • Un manque et une inadéquation des crédits accordés dans le secteur.
  • Une réduction des aides en faveur des groupements paysans cultivateurs à travers l’octroi d’outils et de semences agricoles dans le cadre des programmes visant le renforcement de la production agricole tels que le Programme d’Intensification Agricole. (PIA) ainsi que d’autres projets inclus dans le Programme baptisé Plan National d’Investissement Agricole 2016-2021 (PNIA 2016-2021)

Un texte de Richelor Polynice et de Lensgothy Augustin.

1 thought on “Quelle est la contribution du secteur primaire  au PIB ?”

  1. Jeannot JOSEPH

    Ces données montrent que si la tendance se maintient, ce secteur va finir par se faire disparaitre pour un pays ayant une économie extravertie. Dès lors l’on de demande quel avenir pour une telle économie.
    Très bon travail, félicitations les Écos !!

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