Le samedi 22 Juin 2024 a eu lieu le deuxième webinar d’ECO-DETAY axé autour de l’économie politique de la connaissance. Nous avons accueilli le professeur Jean André Victor, agroéconomiste, citoyen actif de la société civile et membre du parti politique MOPOD. Le webinar a eu lieu autour du sujet suivant : « Conseil Présidentiel : Entre l’urgence sécuritaire et le redressement économique ».
Son intervention s’est accentuée autour des 3 points suivants :
1) La portée de la crise ;
2) Les stratégies de résolution de crise proposées ;
3) Les moyens de mise en œuvre
– Sur la Portée de la crise
Le professeur a commencé son intervention en faisant un rappel historique, en le situant sur l’homme préhistorique qui, malgré tout, a pu réaliser de nombreux prouesses (l’invention du feu, des méthodes de langages, de la peinture entre autre). Le professeur a précisé qu’une analyse sur ce qui se passe aujourd’hui convient à analyser l’histoire technologique d’Haïti. Analyse, qui lui a amené à énoncer la thèse suivante : « La technologie est à la base du conflit entre l’État et la nation (lequel conflit a conduit à l’effondrement de la nation haïtienne) ».
Toutefois, L’État et la nation se diffèrent. La base du problème Haïtien résulte d’un conflit entre les représentants de l’État et les gens de la nation. Un Conflit qui a pris plusieurs dimensions au fil des années, et, qui, s’explique par deux choses fondamentales:
1- Les dirigeants ont rejeté les connaissances des paysans, le droit coutumier, poussant les élites a adopter le code Napoléonien en réponse aux problèmes nationaux, attribuant ainsi un vide en termes juridiques et créant une forme d’anarchie ou la loi est inapplicable (parce-que la loi ne reflète pas la réalité de la société informelle). L’élite haïtienne n’a pas su conserver la fiction collective haïtienne.
2- L’élite haïtienne n’a pas su conserver la technologie qui était disponible dans la colonie et la rendre applicable au processus de création de richesse dans le pays.
Il en résultait, d’un côté ceux qui pouvaient créer les richesses (les paysans) et ceux qui ne le pouvaient pas créer (Les autorités Étatiques et l’élite économique), poussant ces derniers à exploiter les paysans. Cette analyse explique l’origine du conflit et la formation de deux corps antagonistes dans la société. Ce conflit et l’exploitation de la classe paysanne se fait encore ressentir aujourd’hui à travers le dépérissement du milieu rural et à une urbanisation anarchique détruisant ainsi le tissu urbain.
Sur Les stratégies de résolution de crise proposées
La crise actuelle entraîne de nombreux manques à gagner constituant la partie non visible de l’iceberg et se manifestant aussi bien du point de vue économique, écologique qu’environnemental, mais aussi du point de vue de la cohésion sociale des Haïtiens. Face à ces problèmes, l’élite haïtienne n’a pas su sortir de cette dépendance intellectuelle pour résoudre les problèmes haïtiens entrant dans cette forme de parasitisme intellectuel continu.
Toutefois, des réponses conjoncturelles ont été données pour adresser ces problèmes. Le professeur a listé, entre autres :
1) La réponse de la communauté internationale de faire rentrer une force multinationale prévue dans l’accord 2689 ;
2) La réponse de la population Haïtienne pour se faire justice soit même par l’entremise du « Bwakale »
3) La réponse des acteurs politiques Haïtien accouchant l’accord du 3 Avril 2024 ;
4) La réponse du Premier ministre Haïtien, attelant qu’Haïti a les ressources pour se protéger de lui-même.
– Sur les stratégies proposées par le professeur
1) Annuler les franchises douanières, augmenter la pression fiscale en vue de créer un fond nationale de sécurité ;
2) Augmenter la capacité d’absorption de la société haïtienne pour bonifier les fonds disponibles ;
3) Repenser la façon de diriger ce pays et réaliser un audit environnemental (en créant un stimulant économique orientée vers la marche vers la qualité et la rationalisation de la gestion de l’environnement) ;
4) Un renforcement de la justice, un retour à la peine de mort pendant la période de transition ;
5) Sécuriser la vallée de l’Artibonite ;
6) Organiser la conférence nationale, pour parvenir aux élections ;
Pour finir, a meilleure façon de montrer le chemin et le meilleur moyen de parvenir à toutes ces stratégies résident, selon l’agroéconomiste, dans la création d’une fiction collective en vue d’impliquer tous les citoyens Haïtiens et rentrer dans une forme d’économie du savoir manifestée par le Kombitisme du savoir.
- Un article de Louis Dory Gaëtan
- Membre et Secrétaire d’ECO-DETAY